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Mi vida portena, des nouvelles de Buenos Aires
Mi vida portena, des nouvelles de Buenos Aires
27 février 2011

L'Argentine échappe de peu à la "liste grise"

Le GAFI (Groupe d'Action Financière, organisme intergouvernemental de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme) se réunissait cette semaine dans notre belle capitale hexagonale pour, entre autre, étudier le cas de l'Argentine. 

Petit rappel:

Novembre 2009: le GAFI rend un rapport d'évaluation des mesures mises en place par le gouvernement argentin pour combattre le blanchiment et le financement du terrorisme. Le GAFI reproche à l'Argentine de "ne pas avoir pris les mesures adéquates pour combler les lacunes identifiées par la dernière évaluation en 2004" ainsi que "le manque d'efficacité des mesures légales de prévention du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme."

Octobre 2010: l'Argentine se fait sévèrement taper sur les doigts dans une déclaration publique de l'organisme qui manifeste "sa déception et sa préocupation concernant l'échec de l'Argentine" à améliorer la situation. 

Le 21 février 2011 s'ouvre la séance plénière du GAFI à Paris. L'Argentine défend son cas au travers de son Ministre de la Justice Julio Alak pour ne pas recevoir une sanction internationale et terminer dans la "liste grise" des pays qui ne respectent pas les normes internationales, aux côtés du Venezuela, de la Syrie, de l'Angola et du Vietnam. 

Depuis la déclaration lapidaire d'octobre 2009, le gouvernement a certes pris une série de mesures: renforcement du contrôle des entités financières et de change, des agences immobilières, des cartes de crédits et de paiement, augmentation du budget et du personnel de la Unidad de Investigaciones financieras (institution officielle qui fait ses rapports au GAFI) etc. Le problème est le peu de condamnations (une seule depuis 2009). Alak n'a qu'à moitié convaincu le jury: l'Argentine sera examinée de nouveau en juin. Comme dirait Kamel Toe*, le gouvernement a donc "grave la pression", notamment parce que le ministre de la Justice a promis de revenir en juin avec une loi qui permettra de condamner le blanchiment d'argent directement par une peine de prison. Il sera aussi indispensable de présenter plus de condamnations et de résultats concrets. Le problème étant que pas mal d'hommes politiques et hommes d'affaire n'ont pas du tout intérêt à laisser passer une telle loi ...

 

*un jeune homme avec une tête de rien et une moustache improbable qui fait des explications de texte littéraires avec l'accent racaille. Priceless. 

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