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Mi vida portena, des nouvelles de Buenos Aires
Mi vida portena, des nouvelles de Buenos Aires
9 janvier 2011

Jour 2 - Ruines de San Ignacio

CIMG1012Le 19, direction San Ignacio, en Argentine, la première mission jésuite construite en Amérique du Sud, en 1609. Largement plus accessible que Trinidad, compter un peu plus d'une heure de bus depuis le centre de Posadas. Au terminal de bus de San Ignacio, nous achetons nos billets pour Puerto Iguazu et laissons nos sacs de randonnée au kiosco (5pesos), avant de nous diriger vers les ruines. Nous aurions aussi pu faire les ruines de Santa Ana et de Loreto en Argentine (entre Posadas et Ignacio) et quelques autres au Paraguay mais on avait pas vraiment le temps, alors on n'a visité que les mieux conservées. 

 

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J'ai largement préféré San Ignacio, où les argentins ont laissé la végétation tranquille, au contraire de Trinidad qui ressemblait à un terrain de golf avec des ruines dessus. Et les restes de l'Eglise, qui s'élèvent comme deux gardiens du site, sont vraiment impressionants.

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Profitons en pour une petite leçon d'histoire. 

Les jésuites arrivent au Brésil à partir de 1549 pour évangéliser les populations locales (les guaranis). Depuis le début du XVIe, les amérindiens sont soumis au système de l'encomienda qui permet aux colons de prélever dans les populations la main d'oeuvre nécessaire pour l'exploitation des champs et des mines. Les révoltes indiennes des années 1580 rendent le Paraguay ingouvernable si bien qu'en 1609, un décret royal abolit le service personnel des indiens envers les espagnols sans supprimer l'impôt du au roi. Les conquistadores font appel aux religieux qui adoptent l'attitude suivante: ils payent directement au roi un impôt proportionnel au nombre d'indiens mâles et retirent les indiens du contrôle administratif de la royauté pour les placer sous leur autorité. Un accord est signé entre le supérieur général jésuite et Philippe III et autorise les jésuites à fonder un Etat autonome dans la région des les fleuves Parana et Paraguay (le Paraguay, qui couvrait une partie des actuels Brésil et Argentine). La même année, une ordonnance interdit l'esclavage et l'assujettissement des guaranis convertis, les exempt  d'impôt pendant dix ans et déclare que les indiens doivent être "aussi libres que les espagnols". 

Le 29 décembre 1609 est construite la première reduccion jésuite (village interdit aux colons) à San Ignacio. Pendant 150 ans, ces communautés ont vécu quasi isolée du monde extérieur et de manière totalement autonome, selon un mode d'organisation unique et révolutionnaire pour l'époque. 

Le gouvernent de la mision est assuré par un regidor (guarani) nommé par les jésuites et par des dignitaires indiens élus par les guaranis eux même selon les coutumes locales et ratifiés par les jésuites. La peine de mort est abolie. Des services publics libres sont mis en place, comme des écoles (obligatoire et gratuite) et des hopitaux. La population guarani devient la première au monde à être totalement alphabétisée. Le système des misiones est une sorte de "communisme chrétien": la propriété est collective, tous les habitants travaillent la terre commune (élevage, culture du coton, du sucre et du mate) et la production est équitablement répartie. Et la journée de travail n'est que de 6h. Le reste du temps est consacré à la prière, la musique, la danse et le tir à l'arc (les jésuites n'ont en effet pas tenté de supprimer la culture guarani mais ont utlisé les coutumes locales comme les chants et la danse pour faire passer le message chrétien). 

La culture du coton, du sucre et l'artisanat (sculpture, travail du bois, tissage) assurent aux misiones une très grande prospérité et permet le paiement de l'impôt à la couronne. L'excellente disposition des guaranis face au système misionnaire et au dogme chrétien permet aux reducciones de se multiplier très rapidement, dans une relative indépendance. En 1630, on en compte déja 11 rassemblant 10 000 indiens. En 1732, ils sont 141 000 répartis dans 30 misions (sur les actuels territoires du PAraguay, d'Argentine et du Brésil). 

Mais au milieu du XVIIIe siècle, les Bourbons prennent le trône d'Epsgane et ne veulent plus de cet Etat dans l'Etat. En 1750, les rois d'Espagne et du Portugal signent le Traité des Limites, remplacant le traité de 1494 qui fixaient les frontières entre les possessions espagnoles et portuguaises. Un partie importante des misiones est cédée au Portugal dont le premier ministre est très hostile aux jésuites. Il exige l'évacuation de 7 reducciones. Les Guaranis se révoltent en masse. Le conflit s'achève le 10 février 1756 avec le massacre de 1300 indiens. Les indiens chrétiens sont chassés, certains retournent vivre en forêt, d'autres sont déportés à l'ouest. En 1801, le nombre de guaranis a été divisé par trois. Les reducciones tombent en ruine. Les jésuites sont expulsés d'Espagne, du Portugal et du Paraguay, leur ordre est dissout par le pape en 1773. Aujourd'hui les guaranis ont presque disparu. The end.

 

Après avoir mangé un sandwich dans un comedor en revenant sur le terminal (et évité les restaurants touristes à la sortie des ruines), à 15h, nous prenons le bus pour Puerto Iguazu. Arrivée vers 20h. On avait réservé dans un residencial, hotel familial et bon marché, Residencial Rio Selva (chambres doubles avec salle de bain, jardin, piscine, petit déj mais pas de cuisine, bon accueil pour 150 pesos la nuit). On est allés fêter mon anniversaire autour d'un cocktail au restaurant d'un hotel sur la rue Cordoba,  pas loin en face du terminal de bus. Carte chère mais buffet libre et très bon pour 60 pesos par personne. On a bien rentabilisé les 60 pesos :D. 

Budget une personne: 

  • Bus Posadas-San Ignacio : 12 pesos 
  • Entrée des ruines: 25 pesos (billet combiné, accès aux ruines de Santa Ana et de Loreto) 
  • Déjeuné: 15 pesos 
  • Bus San Ignacio-Iguazu : 50 pesos 
  • Hotel Iguazu: 75 pesos
  • Dîner: 70 pesos
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Commentaires
M
Merci Ombeline!
O
Ca se voit qu'ils en a qui lisent pas tout le blog dit donc : http://mividaportena.canalblog.com/archives/2011/01/06/20057397.html<br /> <br /> Donc voilà, je suis revenue depuis mercredi dernier, edouard est reparti chez les caribou jeudi et je vous ai attendu sur skype ce week end. <br /> Vous pouvez vous connectez un soir cette semaine vers 21h 22h ?<br /> bisous
M
salut ma cocotte, bonjour à edouard, au fait tu reviens quand à buenos aires ? bizz<br /> maman
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